
Une assistance nombreuse réunie à l’ESIEE de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne).
[Journee technique au FCBA] Augmenter la part de mobilier de bureau de seconde vie pour les collectivites
Les acteurs de l’écosystème du mobilier de bureau étaient réunis par FCBA, le 23 septembre dernier, pour une journée technique sur le mobilier de bureau de seconde vie. Objectif de cette dernière ? Faire un point sur l’avancée des travaux menés avec les éco-organismes permettant aux acheteurs, notamment publics, d’évaluer la qualité des sièges de seconde vie qui sont mis sur le marché. FRANCOIS SALANNE
Promulguée en février 2020, la loi Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire – autrement appelée loi AGEC - impose aux acheteurs publics, via l’article 58, pour les services de l’État ou pour les collectivités territoriales, d’inclure dans leur commande une proportion minimale de produits issus du réemploi, ou de la réutilisation, ou intégrant des matières recyclées. En ce qui concerne les achats de mobilier destiné à l’intérieur, cette proportion s’élève à 20 % depuis le 1er juillet 2024, et atteindra 30 % à partir du 1er janvier 2030. Mais aujourd’hui une question se pose : comment les acheteurs publics peuvent-ils se procurer du mobilier de réemploi, et avec quelles assurances qu’il correspond bien à leurs besoins, en termes de sécurité, de durabilité, d’ergonomie ? « Contrairement à la téléphonie par exemple, où il existe une certification pour les produits de seconde vie, nous n’avons aujourd’hui aucun moyen pour qualifier le mobilier de seconde vie que nous pourrions acheter » constate Murielle Boulet, chef de produit achat mobilier de bureau et collectivités au sein de l’UGAP. Nous voyons bien des lots de mobilier en ligne sur le site de certains fournisseurs, présentés comme étant en plus ou moins bon état, sans avoir aucun outil objectif pour évaluer leur qualité d’usage. » Faire un état des lieux sur ce qui se fait aujourd’hui en matière de mobilier de seconde vie, et sur la façon dont ce mobilier pourrait être qualifié, afin de donner confiance aux acheteurs publics, tel était l’objectif de la journée technique qui a été organisée le 23 septembre dernier par FCBA - le Centre technique de l’Ameublement - à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne), avec les différents partenaires de « l’écosystème » du mobilier, à savoir l’Ameublement français, les éco-organismes Valdelia et Ecomaison, en collaboration avec l’UGAP (Union des Groupements d’Achats Publics) et avec le soutien du CODIFAB.

Valdelia : augmenter le pourcentage de produits de reemploi
Directrice Innovation et RSE chez Valdelia, Constance Bachoud a été la première à prendre la parole pour exposer le programme de cet éco-organisme - agréé sur la filière déchets d’éléments d’ameublement professionnels (DEA pro) depuis 2012, agrément renouvelé jusqu’en 2030 – pour promouvoir la filière du mobilier de seconde vie. « Notre mission est la collecte, le réemploi et le recyclage de ces DEA, mais pour le moment le réemploi ne concerne que 5 à 7 % des mobiliers usagés que nous collectons, a regretté l’intervenante. Il faut que ce pourcentage progresse, car 70 % de l’impact environnemental des produits proviennent de l’extraction de matières premières vierges ; le réemploi est donc le meilleur moyen de réduire l’impact environnemental du mobilier. » Pour atteindre cet objectif, Valdelia a mis en place un programme pilote qui a commencé avec la captation du mobilier et son tri sur le site de Paprec à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) en mai 2024. La deuxième étape a consisté à transférer ce mobilier sur le centre de massification, également Paprec, de Pont Sainte-Maxence (Oise), où il a fait l’objet d’un contrôle quantitatif et qualitatif : le mobilier conforme a été conservé et mis à disposition de ses adhérents, et le mobilier non-conforme a été expédié chez des partenaires de l’économie sociale et solidaire, ou en recyclage. Un inventaire complet a été réalisé, comprenant les caractéristiques de chaque lot, avec deux options de mise à disposition : produit brut, ou produit reconditionné, c’est-à-dire ayant fait l’objet d’un nettoyage, d’une réparation et d’un contrôle qualité. A l’issue d’un an d’expérimentation, il ressort qu’un quart des produits captés à Gennevilliers a été envoyé au centre de massification de Pont Sainte-Maxence, et que 3 000 produits ont été livrés chez les adhérents de Valdelia à l’état brut, et 1 000 après avoir été reconditionnés, ce qui représente plus de 800 heures de travail réalisées par les salariés de l’économie sociale et solidaire des structures associées. Pour aller plus loin, l’éco-organisme souhaite maintenant pouvoir garantir la qualité de son reconditionnement avec un référentiel commun à tous les acteurs du marché.

Le programme collectif de verification « Valide / Verifie par » de FCBA
FCBA a réalisé, dans un premier temps, une étude de veille sur le marché de la seconde vie du mobilier : une trentaine d’entreprises du secteur ont été interrogées dans ce cadre. L’étude a permis d’identifier le besoin du marché, de définir les contraintes, ce qui a conduit à cibler les sièges de bureau, disponibles en volume et avec une valeur de marché relativement supérieure.
Pour Haroun Ba, Responsable Équipe Certification Ameublement de FCBA, « il s’agit d’un marché BtoB en plein essor, avec une demande en forte croissance, mais qui est encore en construction, avec notamment un manque de données fiables et de définitions partagées ». Dans un second temps, FCBA a construit un programme collectif de vérification des sièges de bureau reconditionnés, en partenariat avec Valdelia, qui a sélectionné les premières entreprises à évaluer. Une dizaine de structures ont donc été visitées, permettant ainsi d’avoir un programme collectif avec trois niveaux de maturité – exemplaire, maîtrise, essentiel – basés sur l’observation terrain conjuguée à l’expertise de FCBA. Reprenant le schéma de l’ADEME de la rétention de la valeur pour un produit dans le temps, l’intervenant a estimé qu’il fallait s’orienter à la fois sur un programme de reconditionnement, mais aussi vers une certification de process sur le « remanufacruring » (remanufacture), situé en haut de la pyramide de l’optimisation du produit neuf pendant sa seconde vie.
Le programme « Validé / Vérifié par » de FCBA sur les sièges de bureau reconditionnés se poursuivra avec une évaluation des structures, suivie d’une présentation des exigences attendues pour une certification de process auprès des parties prenantes (industriels, utilisateurs, distributeurs, institutionnels, éco-organismes, etc.) La journée s’est achevée par une table ronde qui a permis à l’assistance d’échanger avec les différents intervenants de la journée.



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